Les pratiques agricoles évoluent
- Il faut réviser la Norme biologique canadienne (NBC) chaque ans: l’Office des normes générales du Canada, propriétaire de la NBC déclare qu’une norme non révisée n’est plus pertinente et qu’une norme publiée depuis plus de cinq ans ne peut être modifiée (clause 6.11.9 du Manuel de l’ONGC).
- Cette révision quinquennale qui doit être complétée en 2025 permet de s’assurer que la NBC demeure pertinente et qu’elle soit mise à jour afin de tenir compte des nouvelles pratiques et de d’améliorer les systèmes de production biologique.
Veuillez signer et partager la pétition de la FBC
L’indistrie biologique canadienne a besoin d’un financement constant et fiable pour l’examen, le maintien et la gestion de la NBC par l’implantation d’un Programme Bio-Canada.
… et davantage d’information sur le site de la FBC
Améliorer la biodiversité grâce à une Norme biologique forte
par Dr Andrew Hammermeister, Directeur
Centre d ‘agriculture biologique du Canada, Université Dalhousie
La biodiversité représente tous les organismes différents avec lesquels nous partageons la planète. Ces organismes et les communautés dans lesquelles ils vivent sont dynamiques, efficaces et sensibles à leur environnement. Les combinaisons de plantes et d’animaux ainsi que leurs variations et adaptations génétiques sont importantes pour optimiser l’utilisation des ressources telles que la lumière du soleil, les éléments nutritifs, l’eau et l’espace. Ils apportent aussi de la résilience et de la stabilité dans l’environnement lors d’événements climatiques extrêmes comme des périodes de sécheresse, des maladies ou des incendies.
Bien que de nombreuses espèces sur la planète n’aient pas un impact direct sur les humains, et que certaines peuvent même avoir un effet négatif, la diversité de la vie est essentielle pour soutenir l’humanité. Les services rendus par les écosystèmes naturels incluent la régulation de nos processus environnementaux (p. ex. la protection contre les inondations et la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère) et l’approvisionnement en nourriture, fibres, médicaments, carburant, matériaux de construction, voire en culture, loisirs et sources d’inspiration.
Les principes de l’agriculture biologique nous encouragent à reconnaître et à utiliser la biodiversité dans les systèmes de production agricole pour améliorer la productivité tout en respectant les limites écologiques. D’importantes recherches sont en cours dans le cadre et au-delà de nos Grappes Scientifiques Biologiques pour optimiser le recours à la biodiversité tant au niveau de la génétique, des espèces et des communautés, pour soutenir notre production. Il s’agit par exemple d’identifier les outils de lutte biologique contre les parasites, d’utiliser des inoculants pour le sol et les plantes afin de favoriser la croissance des cultures, et de diversifier les rotations de cultures pour gérer les nutriments et les parasites.
Cependant, les principes biologiques nous encouragent aussi à reconnaître la valeur intrinsèque de la biodiversité; nous devons maintenir et améliorer la biodiversité en reconnaissant que nous partageons cette planète avec d’autres organismes. L’agriculture est considérée comme la plus grande menace à l’extinction des espèces sur cette planète (ref), en grande partie à cause de la conversion d’habitats naturels en terres cultivables.
Malheureusement, la capacité de soutenir les vertébrés terrestres sur les terres agricoles au Canada est estimée de faible à très faible (ref) en partie à cause du manque d’habitat semi-naturel dans le paysage, un élément particulièrement important pour soutenir les espèces sauvages (ref).
La biodiversité est souvent considérée comme étant plus élevée dans les fermes biologiques que les fermes conventionnelles (ref), et ceci peut être lié à l’absence de pesticides, la présence de mauvaises herbes, et une plus grande diversité d’espèces végétales dans des zones semi-naturelles des fermes biologiques. Cependant, l’agriculture biologique peut en faire plus pour soutenir la biodiversité de manière exemplaire.
Nous pouvons nous inspirer des normes d’autres pays, notamment de la norme biologique BioSuisse, qui décrit sur plus de 15 pages les différentes façons de soutenir la biodiversité, à cinq niveaux :
- La proportion de l’exploitation dédiée à la biodiversité
- La diversité des structures dans les surfaces écologiques
- L’agrobiodiversité
- La biodiversité dans les surfaces en production
- Le soutien à la biodiversité dans les cultures spéciales.
Demander aux producteurs d’adopter d’autres mesures pour soutenir la biodiversité leur impose un fardeau supplémentaire, potentiellement en raison de la perte de terres cultivées, d’une efficacité moindre des opérations sur le terrain et du temps et des coûts supplémentaires associés à la gestion des habitats naturels. Ces demandes adressées aux producteurs doivent être soigneusement examinées, spécifiques à l’écorégion et efficaces.
D’autres recherches sur les coûts et les avantages sociaux, économiques et environnementaux des stratégies d’amélioration de l’habitat dans les systèmes d’agriculture biologique sont nécessaires. Pour ce faire, le secteur biologique doit travailler en étroite collaboration avec les organisations de conservation, avec l’appui des organismes gouvernementaux, afin d’identifier et de préciser les meilleures pratiques de gestion et normes biologiques. Travaillons tous ensemble pour un avenir plus diversifié !
Les rencontres du bio
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