La consultation lancée par Santé Canada sur les résidus de glyphosate sur certains aliments est prolongée jusqu'au 3 septembre
L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) prolonge la consultation visant à augmenter les limites maximales de résidus (LMR) de glyphosate sur certaines cultures. Ces nouvelles limites de résidus du glyphosate égaleraient jusqu’à trois fois les limites admissibles actuelles pour certaines cultures.
- Le glyphosate contamine les cultures biologiques ; l’Agence canadienne d’inspection des aliments a constaté que 24 % des échantillons biologiques testés contenaient des résidus de glyphosate.
- Le glyphosate est cancérigène, c’est un perturbateur endocrinien et il affecte le microbiote intestinal.
- Plusieurs pays européens, comme la Belgique et l’Italie, l’interdisent.
- Le Canada a les mêmes limites de résidus de glyphosate que la Chine pour le blé, les pois et les lentilles (5 ppm), mais avec le changement proposé, les normes de la Chine deviendraient plus strictes que les nôtres.
Lien vers la consultation de Santé Canada – ici
‘Des limites maximales résiduelles plus élevées augmenteront l’exposition des agriculteurs et des autres résidents des environs au glyphosate, directement par l’exposition professionnelle et indirectement par la dérive de pulvérisation. Le mandat de l’ARLA d’utiliser le principe de précaution et d’inclure l’impact de l’utilisation des pesticides dans son administration de la loi, signifie que l’ARLA ne devrait pas autoriser ou laisser entendre la permission d’augmenter l’utilisation du glyphosate avant la récolte dans les fermes en augmentant les LMR pour les produits agricoles’.
Le bio est une plateforme pour l'innovation en agriculture écologique
Nous savons que l’agriculture biologique est guidée par des principes de durabilité et des normes réglementées qui décrivent les options en matière de pratiques agricoles et d’utilisation des intrants. Ces restrictions obligent les agriculteurs, et les chercheurs qui les soutiennent, à trouver des solutions écologiques au maintien de la fertilité des sols et au contrôle des ravageurs, tout en demeurant productifs et rentables. Dans cette optique, l’agriculture biologique est une plate-forme précieuse pour l’innovation écologique qui peut s’appliquer à l’ensemble de l’agriculture.
Comment l’agriculture biologique se compare-t-elle aux pratiques de nos homologues conventionnels ?
Cette conférence du Dr Andrew Hammermeister (directeur du Centre d’agriculture biologique du Canada à l’Université Dalhousie) et de Margaret Graves (CABC), a été présentée en juillet 2021 à la conférence TriSociety – incluant la Société canadienne d’agronomie, la Société canadienne des sciences horticoles et la Société canadienne de phytopathologie.
Les systèmes de production biologique sont essentiels pour établir une plateforme d’innovation écologique. Alors que nous nous dirigeons vers une période croissante d’instabilité climatique, le besoin d’innovation écologique en agriculture devient plus prononcé que jamais.
Le changement climatique et le rôle de l'agriculture biologique
par Emma Bryce
On estime que l’agriculture contribue à environ 25 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde. À mesure que le climat devient plus irrégulier, l’évolution des schémas météorologiques et la hausse des températures mettent en lumière comment les pratiques agricoles peuvent contribuer à aggraver ou atténuer le réchauffement de la planète, et confirmer la place de l’agriculture biologique dans cette équation.
Un peu moins de la moitié de ces émissions sont le résultat d’un changement d’affectation des terres, c’est-à-dire le défrichage de la végétation naturelle pour faire place à des terres agricoles qui, autrement, stockeraient du dioxyde de carbone. L’autre moitié de ces émissions est liée aux pratiques agricoles elles-mêmes, comme le rejet d’oxyde nitreux résultant de l’utilisation d’engrais, la production de méthane par le bétail et les combustibles fossiles utilisés pour les intrants de production.
De nombreux partisans soutiennent que l’agriculture biologique est la clé d’une production alimentaire plus durable; mais les critiques soulignent que son rendement inférieur est le principal obstacle à la réalisation de cet objectif. Une étude récente parue dans Nature Communications a analysé l’impact de l’adoption des pratiques biologiques sur les émissions de gaz à effet de serre. Bien que l’étude ait révélé que la pratique biologique réduirait directement la pollution climatique et les émissions produites par les pratiques agricoles conventionnelles, elle indique que le potentiel de rendement réduit des systèmes biologiques (jusqu’à 40 % de rendement en moins) signifie qu’il faut plus de terres pour produire la même quantité de nourriture, ce qui entraîne un défrichement plus important et, en fin de compte, une augmentation des émissions globales.
En désaccord avec cette analyse, le Rodale Institute a réalisé sa propre méta-comparaison des systèmes agricoles conventionnels et biologiques en Amérique du Nord. Cette comparaison échelonnée sur une période de 40 ans montre qu’il n’y a pas de différence statistique au niveau du rendement entre les deux systèmes dans les années où les conditions climatiques sont moyennes. Qui plus est, lors de sécheresses engendrées par le changement climatique, il a été démontré que les systèmes biologiques ont un rendement de 30 % supérieur à celui des systèmes conventionnels. Il n’est pas facile de comparer les systèmes conventionnels et biologiques en raison de la nature complexe des systèmes de production biologique, qui comprennent la rotation des cultures, diverses pratiques d’aménagement du sol, l’intégration du bétail et une foule d’autres avantages et services écosystémiques.
Bon nombre d’études critiques de l’agriculture biologique ne reconnaissent pas le potentiel de séquestration des sols sains et le rôle de la biodiversité dans les systèmes agroécologiques sains. Une étude publiée dans la revue Agriculture, Ecosystems and the Environment a montré qu’en appliquant certaines pratiques optimales, l’agriculture biologique peut accroître le potentiel de séquestration du carbone dans le sol de 18 % et augmenter le carbone de la biomasse microbienne du sol de 30 % en moyenne. Les meilleures pratiques de gestion qui ont le plus d’influence sur la santé globale du sol sont l’utilisation d’amendements organiques, le travail de conservation du sol et l’utilisation de cultures de couverture. L’étude a révélé que l’utilisation des meilleures pratiques, en particulier en ce qui concerne les amendements du sol, peut augmenter le potentiel de séquestration du carbone du sol de 24 % en moyenne.
Il a été démontré que l’agriculture biologique présente des avantages écologiques plus importants que les pratiques conventionnelles, notamment une réduction de l’utilisation et de l’exposition aux pesticides, une diminution de l’eutrophisation, une amélioration de la biodiversité et une réduction de la consommation de ressources non renouvelables, ainsi qu’une augmentation potentielle de la séquestration du carbone dans les sols bien régis. Les services écosystémiques combinés produits par l’agriculture biologique doivent être pris en compte et les ignorer serait une attitude à courte vue et irresponsable. L’argument du tout ou rien en faveur de l’agriculture biologique est potentiellement trompeur et distrayant. Des évaluations spécifiques au contexte et aux sites permettraient de mieux comprendre où la production biologique est plus appropriée et efficace pour lutter contre les émissions de GES et où elle ne l’est pas.
Cela met en évidence la nécessité de poursuivre les recherches sur le potentiel de séquestration des sols biologiques, ainsi que sur l’efficacité globale des systèmes agricoles diversifiés complexes et les services écosystémiques supplémentaires qu’ils fournissent.
Présentation d’un nouvel outil pour identifier les produits vétérinaires approuvés en agriculture biologique !
INTRANTS BIO est un outil de recherche qui répertorie les produits vétérinaires utilisés dans les principaux élevages du Québec. Il permet de savoir si un produit est autorisé dans les élevages biologiques et de connaître les conditions d’utilisation. La recherche peut être effectuée en entrant le nom commercial ou le nom du fournisseur, ou en sélectionnant la catégorie de produits.