Les ravageurs et les maladies comptent parmi les obstacles les plus importants auxquels sont confrontés les producteurs biologiques. ES CropConsult est une société-conseil en lutte antiparasitaire intégrée (LAI) basée dans la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique. L’entreprise offre des services de lutte intégrée aux producteurs conventionnels et biologiques de la région tout en soutenant financièrement l’activité 21 de la Grappe scientifique biologique 3 (GSB3), Nouvelles tactiques de lutte contre le ver fil de fer dans les cultures de légumes.
La Fédération biologique s’est entretenue avec Heather Meberg, présidente et directrice des services aux producteurs chezr ES Cropconsult, au sujet des pratiques biologiques, de la lutte intégrée et de l’importance de la recherche en production biologique.
L’équipe d’ES Cropconsult traque les insectes, les acariens et les maladies dans les exploitations agricoles, de la levée des cultures à la récolte. Supervisant plus de 12 types de cultures et visitant 10 000 acres par semaine, leurs services se sont développés pour inclure des activités de vulgarisation pour les petites exploitations, des fiches d’information pour les producteurs et des consultations individuelles, le tout dans le but d’aider les producteurs à gérer efficacement et économiquement les insectes nuisibles et les maladies. Bien que nombre de leurs clients soient des producteurs conventionnels, le personnel d’ES Cropconsult souhaite que les pratiques soient plus durables et considère l’approche biologique comme le meilleur moyen d’y parvenir, note Meberg. « Les principes biologiques sont en fait les meilleures pratiques de gestion », déclare Meberg. « Ce sont des principes que tout producteur devrait chercher à adopter, qu’il soit biologique ou non ».
La lutte intégrée est une méthode de gestion qui offre aux producteurs un ensemble diversifié d’options et d’outils pour faire face aux épidémies de parasites et de maladies. Une lutte intégrée efficace repose sur une surveillance rigoureuse, afin d’identifier les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent problématiques. Cela permet aux producteurs d’élaborer un plan d’action bien à l’avance. La LAI encourage l’utilisation de plusieurs moyens de lutte contre les parasites, y compris les contrôles culturels, physiques, biologiques et chimiques, avec pour objectif final de réduire la dépendance aux méthodes de contrôle chimique. Cette approche à plusieurs volets est particulièrement importante pour les producteurs biologiques, qui disposent de moins d’outils pour faire face aux obstacles lorsqu’ils se présentent.
Susan Smith (à gauche), spécialiste de la pomme de terre ES Cropconsult BC et Heather Meberg (à droite), directrice des services aux producteurs, photo reproduite avec l’aimable autorisation de Heather Meberg.
La recherche soutenue par ES Cropconsult dans le cadre de la Grappe scientifique biologique 3 (GSB3) porte sur des moyens alternatifs de lutte contre les taupins dans les cultures de pommes de terre. » À part la rotation des cultures, la production biologique de pommes de terre ne dispose actuellement d’aucun moyen pour lutter contre le ver fil de fer », déclare Meberg. L’activité 21 de la GSB3 vise à développer une gamme de produits de biocontrôle et de méthodes de production qui s’attaqueront aux taupins à tous les stades de leur cycle de vie. L’utilisation de bioproduits est enrichie par le recours aux cultures pièges, qui visent à concentrer populations de vers fil de fer dans une seule rangée de cultures sacrifiées. Cette combinaison de méthodes de contrôle offre aux producteurs un plus large éventail d’options de gestion. Selon Meberg, « si le produit mis au point fonctionne, il donnera aux producteurs un autre outil pour continuer à cultiver des pommes de terre biologiques de haute qualité ».
M. Meberg fait remarquer que les répercussions de la recherche sur l’agriculture biologique ne se limitent pas à la production biologique : « Il importe d’examiner un problème sous tous ses angles », déclare Meberg. « De nombreux problèmes auxquels les agriculteurs conventionnels sont confrontés peuvent être résolus par l’agriculture biologique ». Plus nous en savons sur les différentes options de gestion, plus les producteurs sont susceptibles de les adopter. Meberg cite l’exemple d’un producteur de navets conventionnel qui a choisi d’utiliser les filets anti-insectes pour lutter contre une infestation de parasites dans sa culture. Même si la pulvérisation aurait été la solution conventionnelle dans cette situation, l’agriculteur a opté pour une solution de contrôle physique et obtenu une belle récolte.
Photo gracieuseté de Marjolaine Dessureault, E.S. Cropconsult Ltd.
S’impliquer dans l’Activité 21 était un choix naturel pour ES Cropconsult. L’entreprise a participé à divers projets de recherche en production biologique au fil des ans. Meberg fait remarquer qu’ES Cropconsult a collaboré avec Todd Kabaluk, le leader de l’Activité 21, bien avant que le projet de recherche de la Grappe scientifique biologique ne se concrétise. « Ces relations ont commencé il y a de nombreuses années. Le fait d’avoir accès aux champs et de savoir ce qui s’y passe est très utile », affirme Meberg. « C’est une si petite communauté que travailler ensemble est tout simplement logique ».
En 2020, l’activité de recherche a permis d’identifier quatre nouvelles phéromones sexuelles à utiliser avec six espèces de vers fil de fer. Dans les essais sur le terrain, les vers fil de fer ont été contrôlés de manière significative en utilisant ces agents de biocontrôle expérimentaux.
En plus de ces résultats prometteurs, les études de 2019 révèlent deux nouvelles pratiques recommandées aux producteurs. Il a été démontré que le paillis en tissu tissé protège les fruits au sol de la pénétration et des dommages causés par les vers fil de fer; de même, la recherche évaluera l’efficacité d’un mélange d’engrais organique commercial, Enterra Natural FertilizerTM (ENF), promu comme moyen de lutte contre les vers fil de fer dans les légumes. La recherche se poursuit dan le cadre de la GSB3 pour confirmer son efficacité.
Le succès du programme de la GSB3 repose sur la collaboration des chercheurs avec des partenaires de l’industrie qui soutiennent la recherche et font connaître les nouvelles pratiques intéressantes. Le travail d’ES Cropconsult est particulièrement précieux car l’entreprise peut aussi appliquer les résultats de la recherche à ses clients non biologiques. Cela augmente considérablement l’impact de la recherche !
Pour en savoir plus sur ES Cropconsult, son travail et ses diverses initiatives de recherche, visitez le site https://escrop.com/. Pour en savoir plus sur l’activité 21, écoutez Todd Kabaluk parler des défis de la lutte contre le ver fil de fer dans le podcast Organic Science Conversations, interviewé par Jordan Marr.
L’équipe d’ES Cropconsult plante un essai en champ de pommes de terre, photo reproduite avec l’aimable autorisation de Heather Meberg.
L’Alliance biologique du Manitoba recevra des contributions des producteurs
Le gouvernement du Manitoba a adopté un nouveau règlement désignant l’Alliance biologique du Manitoba comme l’organisme devant recevoir une nouvelle contribution sur les céréales, les légumineuses et les oléagineux biologiques en vertu de la Loi sur le financement des organismes de producteurs agricoles. Les acheteurs de céréales qui ont des bureaux au Manitoba devront remettre régulièrement les cotisations à la u MOA (0,5 % des ventes brutes des cultures désignées). Les acheteurs qui n’ont pas de bureau au Manitoba seront invités à verser volontairement les cotisations puisque le règlement s’applique à tous les produits réglementés cultivés au Manitoba. Le prélèvement entre en vigueur immédiatement, il s’appliquera donc aux céréales récoltées à partir d’aujourd’hui.
Les pesticides, les parasites et la malnutrition affectent les abeilles
Une récente méta-analyse parue dans le magazine Nature fait la lumière sur la façon dont les produits agrochimiques, le changement climatique, l’augmentation de la charge parasitaire et la malnutrition ont un impact négatif sur les abeilles, et sur les interactions entre les pesticides qui augmentent la mortalité des abeilles.
L’agriculture intensive est identifiée comme un facteur de stress majeur pour les pollinisateurs confrontés à la contamination par les produits agrochimiques, en combinaison avec des déficits nutritionnels dus au manque d’espèces florales diversifiées riches en pollen typique des zones de monoculture industrielle à grande échelle.
Au moins 47 contaminants décelés dans les nids des hirondelles
Une étude a récemment été publiée dans Ecological Applications, menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke. L’équipe a cherché à comprendre comment les pesticides pénètrent dans les réseaux alimentaires et les influent, en étudiant des hirondelles bicolores dans 40 fermes différentes et en analysant les insectes que les hirondelles apportent à leurs petits dans ce qui est l’une des plus grandes études à long terme sur la présence de pesticides.
Le gouvernement du Canada suspend sa décision au sujet du glyphosate pendant qu’il renforce la capacité et la transparence du processus d’examen des pesticides
Et l’industrie biologique applaudit!